samedi 24 mars 2012

Bonjour les amis !! Voilà bien bien longtemps que ce blog avait été abandonné, oui, je sais, nous avons un peu oublié de vous tenir au courant de la suite de nos aventures, mais il faut dire que nous avons été très occupés. Deux mois se sont écoulés depuis le départ de notre compagnon Chris et pendant ces deux mois, nous avons travaillé sans relâche, pour atteindre notre objectif budget et pouvoir reprendre la route.
Je vous avais un peu parlé de nos jobs respectifs mais laissez-moi vous les détailler un peu, histoire de vous mettre dans le bain.

Tout d’abord, il y avait L’Incontro, où je bossais comme serveuse. C’est un petit café italien, tenu par des Italiens, avec de la nourriture italienne et où les employés ET les clients parlent italien, bref je me sentais parfois beaucoup plus proche de l’Italie que de l’Australie ! Et c’était une bonne sensation, puisque la langue italienne est toujours chantante et tellement agréable à entendre. L’Incontro, c’était comme une petite famille, avec Roberto, le chef de cuisine qui me faisait penser malgré moi à Don Corleone, Marta, fille de Roberto et charmante Italienne, Macarena, la pétillante Espagnole, Ilona, l’unique Australienne du groupe, Agostino, le jeune loup fougueux qui préparait les cafés et enfin, Federico, Le chef du bar, qui m’avait engagé et qui se moquait toujours gentiment de moi. Ce qui était vraiment agréable, c’était le fait que beaucoup de clients étaient des fidèles et venaient tous les jours, alors on faisait connaissance et ça donnait l’impression de faire partie de cette petite famille. D’ailleurs, s’ils regardent le blog, ils ne comprendront pas ce que j’écris, alors je le dirai en Italien : GRAZIE !!


Ensuite, il y avait Scoozi, où Aimery a travaillé pendant deux mois et demi, et moi trois petites semaines, tous les deux en tant que kitchen-hand, c’est-à-dire aide-cuisine + plongeur. Scoozi, c’était aussi une entreprise à consonance italienne, mais avec toutes les nationalités possibles, c’était l’usine, la grosse boîte dans laquelle il était assez difficile de se sentir comme chez soi. Nous avons travaillé tous les 2 en cuisine et avons donc bossé avec Italo, le patron de la cuisine, qui nous fut d’une grande aide et que nous n’oublierons pas. Mais aussi Heejin et Sue, les deux Coréennes, Kevin et Daniel, les deux Malaysiens, Ana-Maria, l’autre kitchen-hand, Bronte, l’Australien pure souche, et encore plein d’autres, sans parler de ceux qui travaillaient à la pizza, Emilio, Sam, Angus, Chris et évidemment toutes les serveuses, mais soyons honnêtes, on ne les aimait pas trop ! Il faut dire qu’elles étaient un peu hautaines et pas très souriantes, ce qui est un peu dommage quand on est serveuse…


Finalement, la troisième boîte où nous avons travaillé était le fameux pub Irish P.J.O’Briens, apparemment un des meilleurs spots où se réunir pour faire la fête, surtout en période de festival. O’Briens partageait un point commun avec Scoozi : c’était une grosse usine, où il y avait un certain nombre d’employés, et où on ne connaissait jamais tout le monde. Aimery y avait été engagé comme barback ou glacy comme ils disent dans ce pays, c’est-à-dire la personne qui parcourt le bar toute la soirée à la recherche de verres et qui les lave. En ce qui me concerne, j’étais barmaid, mais on a vite réalisé qu’il valait mieux être barback que barmaid : en effet, Aimery avait un ou deux shifts par semaine, alors que moi je n’en avais parfois aucun ! Pas facile donc de gagner des sous dans une entreprise où tu ne travailles quasiment jamais… En fait, pour O’Briens, la journée de l’année, comme on peut s’en douter, était le 17 mars, jour de la Saint Patrick, et les managers avaient engagé beaucoup de monde pour être sûrs d’avoir assez de personnel à travailler en ce jour sacré chez les Irlandais. Saint Patrick 2012 qu’on n’oubliera pas de sitôt, puisqu’on aura travaillé pendant 11H et qu’on aura vu le pub bondé de gens habillés en vert qui se pressaient vers le bar pour commander Guinness sur Guinness…


Les deux derniers mois se sont succédés à une cadence folle, mais de façon un peu irrégulière, surtout pour moi. Aimery a assez vite trouvé sa vitesse de croisière, et travaillait entre 25 et 30 heures par semaine, rythme qui a de plus en plus accéléré au fur et à mesure du temps. Pour ma part, les choses ont été un peu plus difficiles, j’ai plus passé de temps au mois de février à attendre Aimery qu’à bosser. Finalement, j’ai postulé chez Scoozi et une fois engagée, Italo m’a donné de plus en plus de shifts, tant et si bien que le mois de mars est passé à la vitesse de l’éclair : je suis passée de 13H/semaine à plus de 40h/semaine, avec un top à 49h à la mi-mars !


Nous sommes arrivés à Adelaide les poches vides, avec une certaine fatigue et peut-être une touche de désespoir. Nous repartirons exténués, mais avec le porte-monnaie bien rempli et surtout avec une bonne dose de bons souvenirs dans la tête !

Je pourrais vous parler de ces deux mois et demi pendant des heures et des heures, j’ai eu le temps de réfléchir à ce que j’allais écrire sur ce blog, mais les souvenirs se bousculent et je ne sais pas par où commencer…


Tout bon petit backpacker qui se respecte reviendra au pays avec ses lieux cultes, les villes qu’il a préférées et celles qui lui auront moins plu. Pour nous, Adelaide aura toujours une place particulière ; ce ne sera pas notre ville fétiche, parce que, soyons honnêtes, Adelaide n’est pas la plus belle ville de l’Australie, ni la plus intéressante. Mais pour tous les zoulous qui liraient ce blog et qui voudraient venir faire un voyage en Oz, soyez sûrs qu’Adelaide est sûrement LA ville à choisir pour travailler et mettre des sous de côté.

Quelques petites choses à savoir : ici, pas de RSA à passer, pour être serveuse ou barman, donc on s’assure de ne pas perdre une centaine de dollars à passer un diplôme sans réel intérêt ; de plus, Adelaide n’est sans doute pas la ville la plus touristique, et en conséquence, on y est mieux payés que dans des grosses mégalopoles comme Sydney ou Melbourne. Petit exemple : le dimanche, nous étions payés 32 dollars de l’heure chez Scoozi à bosser comme plongeur, faites le calcul et vous verrez qu’en 5h de boulot, on peut vite atteindre une jolie somme ; 
Enfin, et c’est un point important pour les backpackers qui vivent dans leur van, le South Australia est un Etat plutôt cool, et les gens ici sont accueillants et jamais vraiment dérangés par notre présence. Nous avons réussi à vadrouiller de rue en rue sans avoir de soucis et hormis pendant la grosse période du festival, les pervenches ne posent pas trop de PVs, le tout est de savoir vers où se garer.


Alors voilà, nous avons trimé comme des bêtes, mais nous y sommes arrivés : nous pouvons repartir le cœur léger à la découverte du reste du pays. En tout bons backpackers qui se respectent, nous ne pourrons pas vous dire quels sont les meilleurs hôtels ou restaurants de la ville, ni quelle est LA boîte de nuit où il faut aller.
Par contre, nous pourrons vous dire quelles sont les meilleures rues où se garer, quels sont les parcs les plus tranquilles pour dîner avec un petit réchaud à gaz, quelles sont les toilettes publiques les plus propres, ou encore comment trouver Internet et une prise pour brancher son ordinateur. Nous avons parcouru les rues de la ville en long, en large et en travers, avec notre petit sac à dos, nous serons donc en mesure de vous parler de ce qui fait qu’Adelaide est charmante :

-          Le guitariste surdoué aux ongles ultra longs qu’on pouvait écouter pendant des heures, parce qu’il avait ça dans le sang ;

-          La violoniste acharnée qui jouait sans jamais s’arrêter des morceaux de classiques impossibles, en gardant toujours ses lunettes de soleil sur le nez ;

-          Le gros motard avec ses tatouages de taulard et son foulard sur la tête qui jouait… Titanic à la flûte traversière ;

-          Les deux petits Asiatiques qui faisaient le même spectacle tous les jours, plusieurs fois par jour, et dont on connaissait par cœur le petit discours : « I’m 9 years old, I’m single and I got a job ! That’s better than most guys ! »

-          Le cinéma beaucoup moins cher le lundi : la place à 7 dollars avant 4h de l’après-midi.

-          Le net partout dans la ville, et Adelaide Center Plaza, la super galerie d’Adelaide, où nous aurons passé des heures à s’attendre mutuellement en regardant des films, en surfant sur Facebook, ou en skypant avec la famille et les amis.

-          Les parcs qui entourent toute la ville, et surtout le parc pour enfants de North Terrace, qui était devenu notre salle à manger/cuisine/salle de bains/toilettes, même si on le partageait avec tous les jeunes parents qui venaient avec leurs petits marmots.

-          Le golf, qui figure parmi les spots favoris des backpackers pour garer leur van sans ennuyer personne et pouvoir dormir à l’ombre des grands arbres : idéal pour faire la grasse matinée !


Mais aussi, pour avoir vécu à Adelaide pendant le Fringe Festival, nous aurons donc eu l’occasion de voir The Garden of Unearthly Delights, avec toutes ses petites baraques en bois, ses stands, ses spectacles de rue, sa grande roue, sa musique endiablée et surtout toutes ces couleurs qui rendaient la ville si attrayante.


Et ceci n’est qu’un minuscule échantillon de tout ce que je pourrais vous raconter d’autres sur ces deux mois et demi intensifs que nous aurons vécu. Je pourrais vous parler des journées à 40 degrés où en plus d’être fatigués par le boulot, on était aussi accablés par la chaleur et où on priait pour pouvoir faire une grasse matinée sans étouffer dans le Wasabi van. Je pourrais vous parler de toutes les fois où on a eu envie de tout abandonner, où l’épuisement et le manque de confort nous a presque fait craquer, où les douches chaudes nous ont manqué plus que jamais, je pourrais vous dire que certains jours, nous n’avions plus aucune motivation, plus aucune énergie, mais juste l’envie et le besoin de se reposer et de dormir dans un vrai lit.


Bien sûr qu’on n’oubliera jamais ces épreuves, ces moments de doutes, ces instants de désespoir, mais lorsqu’on repensera à Adelaide, on ne verra que les jolies choses, on aura le sourire en repensant à tous ces fous rires, ces quelques heures de repos où on pouvait se poser tous les deux et boire un petit café, ces moments d’allégresse d’avoir gagné autant pour avoir bossé un dimanche, et surtout ce sourire échangé lorsqu’on a compris que ça y était, on avait atteint l’objectif et que tous nos efforts avaient payé.


Pour tous ceux d’entre vous qui auront eu le courage de lire ce gros épisode du blog, encore toutes mes excuses de ne pas vous avoir tenu au courant plus tôt, et merci de nous suivre. Sachez que ce message n’est que le début d’une longue liste, parce que c’est maintenant que le vrai voyage commence !

Je vous dis donc à bientôt pour la suite de nos aventures !

Les photos d'Adelaide, en vrac, deux mois de labeur, c'est difficile à résumer en quelques images...

Le Fringe festival est un Must-See pour ceux qui voudraient venir dans le South Australia à cette époque de l'année !
 Avec tous ses petits stands, et ces décorations, ça fait rêver...

Mais pour aller voir un spectacle, soyez prêts à débourser !!


The garden of Unearthly Delights de nuit..
 La ville d'Adelaide, côté Musées / Université
 Notre cher parc avec un magnifique ciel après un petit orage...
 L'entrée du parc, ou autrement dit, notre "maison" de fortune.
 Salle de bains / toilettes, on y prenait la douche à l'intérieur tous les soirs ! Parfait pour éviter le vent et le froid !
En deux mois et demi à Adelaide, on aura eu le temps de redécorer à fond le Wasa Van qui prenait des vacances avant de repartir sur les routes, et on est assez fiers du résultat !



 Le ciel de Glenelg, avant un gros orage !
On aura eu un peu le temps de faire du tourisme, et d'aller visiter Hahndorf, premier village allemand d'Australie, et sympathique petite bourgade, avec ses arbres d'origine européenne...
 Mais à qui sont ces pieds ???!!



 Le célèbre Wasabi Van est prêt à rouler pendant des heures, des jours et des semaines : il a quand même eu 3 mois de vacances à dormir dans les rues !!
 Et avant d'attaquer le voyage, rien de tel qu'un bon petit-déj australien !!
 Le fameux pub irlandais, P.J O'Briens !
 Le restaurant Scoozi, où on aura laissé des litres et des litres de sueur et de larmes ( pour ma part..)!!!
 Le cinéma Nova, côté Est !
 La ruelle maudite, comme nous l'aurons renommé, ou encore la ruelle qui menait à la cuisine de Scoozi....
Le cinéma Nova, côté Ouest !
 La grande place, qui mène de Rundle Street à Rundle Mall, et que nous traversions tous les jours, plusieurs fois par jour, sans relâche !
 Et ceci, les amis, est une façace d'immeuble composée de panneaux solaires, qui s'illuminait la nuit de jolies couleurs !!
 Et Adelaide Arcade, autrement dit la petite galerie dans laquelle se trouvait L'Incontro Caffe, où je travaillais comme serveuse !
La fameuse galerie, Adelaide Center Plaza... Notre deuxième maison !