Une semaine que nous sommes arrivés en Australie et il est temps de vous raconter où nous en sommes de notre périple. Après avoir passé une semaine sur Brisbane, pour la paperasse et histoire de voir un peu la ville et les environs, lundi nous partons pour Gatton afin de trouver du fruitpicking. Pour ceux qui ne le savent pas, le fruitpicking, c’est tout simple : il s’agit de ramasser des fruits ou des légumes ! Certains de ces jobs sont payés à l’heure et d’autres au rendement, certains sont aussi payés au black et pour d’autres, on a quand même besoin du TFN.
Nous voilà donc à Gatton, village australien avec des champs et des agriculteurs partout. Sur place, nous rencontrons rapidement des français au Caravan Park (sortes de « campings » plus ou moins sales dans lesquels dorment tous les backpackers qu’ils soient français, allemands, italiens, anglais, ou asiatiques) et donc ces français nous donnent l’info pour aller picker des oignons le lendemain. Le rendez-vous est à 4h au Caravan Park et on part dans des vans qui nous emmènent sur les champs.
Le lendemain, nous nous retrouvons donc dans un van, avec une vingtaine d’autres petits jeunes comme nous, qui rêvent de l’Australie… Mais une fois sur le champ, on déchante très vite. Les grosses caisses (qu’on appelle des bins) qu’il faut remplir sont énormes, les oignons sont parfois tout petits et le travail est évidemment très ingrat : il faut se mettre à genoux et ramasser une poignée d’oignons, couper les racines, puis les tiges et les mettre dans des paniers. Pour des débutants comme nous, il faut 15 à 20 minutes pour remplir un panier et nous avons calculé qu’ils fallait 24 paniers pour remplir une bin. Et là, c’est le moment d’allégresse, lorsque le fermier arrive avec son tracteur et nous donne un petit ticket qui vaut la modeste somme de 40 dollars.
A 5h, quand nous commençons, il faut bon et travailler est presque agréable. Passés les 10h, la chaleur arrive et il est tout de suite plus difficile d’être tout aussi rapides. Il faut s’habituer aux mouches qui volent partout autour de nous, de l’odeur tenace de l’oignon qui nous poursuit jusque dans leWasabi van le soir, de la transpiration qui nous rend tout poisseux, de la terre qui se colle partout sur nous et qui s’infiltre jusque dans nos chaussures et laissent nos pieds tout noirs. Parfois, il fait tellement chaud qu’on se sent trembler et que malgré les litres d’eau qu’on boit et qu’on verse sur nos têtes, on a l’impression qu’on va mourir de chaud . A 12H30, nous arrêtons, après avoir rempli 3 bins à deux, ce qui nous fait 60 dollars chacun. Ce n’est pas énorme, mais nous sommes contents de nous.
Finalement, nous aurons tenu 3 jours et rempli 8 bins au total, mais le travail est trop contraignant et trop mal payé, donc nous décidons de quitter Gatton. Au passage, il y aura quand même de vrais belles choses dans cette première expérience de travail en Oz, notamment le fait d’avoir rencontré des français et des belges super gentils avec qui nous nous sommes serrés les coudes et avec qui on a bien rigolé dans les champs et dans les vans qui nous trimballaient, souvent en surnombre (jusqu’à 18 dans un van de 10 places !!). Sur le coup, on l’avait un peu mauvaise et on se sentait surexploités, on se plaignait tout le temps, on avait des ampoules plein les mains et des courbatures partout, mais avec le recul, on est contents et un peu fiers aussi de l’avoir fait et il y a aussi sûrement aussi un peu d’humilité gagnée à avoir fait ce genre de choses pendant 3 jours alors que d’autres le font pendant toute une vie pour nourrir leur famille.
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